Enjeux et limites de la notion de citoyenneté numérique en didactique des langues au regard du contexte des formations obligatoires dans le cadre du contrat d'intégration républicaine

Abstract

Dans le cadre de l'Office Français de l'Immigration et de l'Intégration (désormais OFII), les formations civique et linguistique sont présentées comme des leviers préalables et nécessaires à l'intégration dans le cadre du contrat d'intégration républicaine (désormais CIR) pour les signataires adultes désigné·es comme "extra européen·nes". Face à ce lien étroit entre politiques migratoires et linguistiques, de nombreux travaux critiquent une logique de formation normée, asymétrique, d'une intégration pensée "pour" et non "avec" (tribune FLIC, 2011, Vadot, 2023). Or, à notre connaissance, les travaux s'intéressant à ce que serait "le" numérique (Cappellini, 2021) dans le cadre du CIR sont peu nombreux. Partant du constat d'une évolution des projets et contextes des étudiant·es inscrit·es dans les parcours de formation en didactique des langues, cette recherche exploratoire propose d'interroger le transfert de la notion d'éducation à la citoyenneté numérique dans le champ de l'enseignement-apprentissage des langues, et plus particulièrement dans le cadre de la formation destinée à un public adulte et en lien avec des enjeux de politiques migratoires. L'étude explore cette mise au singulier de "citoyenneté", "numérique" et "langue", termes associés à une logique potentiellement réductrice au regard des pratiques diverses, complexes et dynamiques. Cette contribution invite à penser la connotation politique du terme polysémique de citoyenneté à l'ère du numérique et les limites du transfert de l'éducation à la citoyenneté numérique dans le champ de l'enseignement-apprentissage des langues, et plus particulièrement dans le cadre spécifique du CIR.