> La majorité des gènes codant des protéines chez l'homme sont soumis à l'épissage alternatif, le principal mécanisme permettant d'augmenter la diversité du transcriptome et du protéome. La régulation de l'épissage dépend de complexes ribonucléoprotéiques qui composent le splicéosome, ainsi que de protéines régulatrices qui reconnaissent des séquences au niveau des ARN pré-messagers. De plus en plus de mutations au niveau de ces séquences, mais également au niveau de composants du splicéosome ou de facteurs d'épissage, sont décrites pour être responsables du développement de maladies rares. Depuis ces dernières années, des approches de thérapie ciblée sont développées pour restaurer au moins partiellement des événements d'épissage altérés dans le cadre de ces maladies. < La Figure 1 présente les grandes étapes de la régulation de l'expression des gènes. Un gène peut être à l'origine de la synthèse de plusieurs transcrits distincts traduits en protéines différentes, qui peuvent avoir des fonctions ou des localisations cellulaires différentes. Certains transcrits ont également un rôle régulateur et sont dégradés par la voie du NMD (nonsense-mediated mRNA decay) [2]. Ces transcrits sont reconnus par le NMD parce qu'ils présentent un codon stop pré-maturé (ou PTC pour premature stop codon). L'épissage alternatif n'est pas une exception mais plutôt une règle puisque ce mécanisme concerne la très large majorité des gènes humains codants. Si on considère les gènes avec plusieurs exons, 90 % des gènes humains codants sont soumis à épissage alternatif [3,4]. Il y a en moyenne environ quatre transcrits différents par gène [3,4] et pour un tiers des gènes, l'épissage alternatif est à l'origine de la synthèse d'au moins cinq ARN messagers différents [3,4]. L'estimation de cette diversité des ARN messagers se fonde sur les connaissances actuelles, et notamment sur les bases de données de transcrits qui restent limitées : en fonction des types cellulaires et tissulaires, des stades de développement, des pathologies et des traitements appliqués (par exemple, siARN [small interfering RNA], composés chimiques, rayonnements ultra-violet, stress cytotoxique, etc.), à peine plus de la moitié seulement des transcrits seraient mis en évi-