Entre neutralité et opportunisme : gestion des réfugiés antinazis allemands pendant la Deuxième Guerre mondiale

Abstract

Résumé Cet article analyse la gestion par les autorités fédérales des réfugiés politiques d’extrême gauche, principalement communistes, en Suisse pendant la Deuxième Guerre mondiale. Ceux-ci posent un double problème à la Confédération. D’une part, en tant qu’opposants politiques, ils risquent de nuire aux relations diplomatiques et à la neutralité helvétique ; d’autre part, ils sont considérés comme une menace pour la sécurité intérieure de la Suisse.

Des pratiques transnationales pour une lutte internationale ? Les militants communistes allemands en exil à l'Ouest pendant la seconde guerre mondiale

“…Pendant les années 1930 et jusqu'au début des années 1940, les camarades étrangers peuvent bénéficier de son soutien ainsi que du réseau des militants helvétiques qui les reçoivent, les nourrissent et les aident dans leur travail 29 . Comme en France et en Belgique, le début de la guerre entraîne des changements importants pour les communistes étrangers puisqu'ils sont emprisonnés en régime administratif s'ils se signalent à la police ou s'ils sont arrêtés, alors qu'avant la guerre la Confédération se contentait de les expulser 30 . Par ailleurs, même si la Suisse présente l'avantage d'être un espace germanophone, les communistes allemands sont aisément repérables par la police et les délateurs puisqu'ils ne maîtrisent pas le suisse allemand.…”