Il est très fréquent en sociologie de chercher à comparer les effets d’une variable d’un même modèle logit réalisé sur plusieurs groupes. La manière la plus courante de réaliser cette opération a souvent consisté à comparer directement la valeur du coefficient logit de la variable d’intérêt. Or, cette pratique soulève de sérieuses objections méthodologiques dans le cas de la modélisation logit. Ce point a été mis en évidence dans la littérature sociologique par Allison à la fin des années 1990. De la fin des années 2000 jusqu’à aujourd’hui, un nombre conséquent de travaux ont été consacrés à ce sujet. Notre objectif ici est de traiter cette question dans le cas où la variable d’intérêt est catégorielle et dans un cadre général regroupant la modélisation logit dichotomique et polytomique. Les solutions discutées dans cet article consistent à passer par une traduction du coefficient logit sous forme de probabilités. Après avoir rappelé les données du problème et les différents registres de solutions proposées, nous étudions le comportement de deux méthodes de traduction d’un coefficient logit, l’écart expérimental et l’écart pur, du point de vue de la comparaison entre plusieurs groupes des résultats d’une modélisation logit.