À partir du milieu des années 1990, le contexte géopolitique et économique des territoires palestiniens occupés a permis l’arrivée de jeunes actifs, venus d’Europe et d’Amérique du Nord, pour travailler et résider quelques années dans les principales villes palestiniennes. Grâce à leurs passeports étrangers, ils bénéficient d’une liberté de mouvement sur l’ensemble du territoire israélo-palestinien. Cette mobilité, à forte charge symbolique pour les Palestiniens, leur offre accès à des lieux de détente, des activités de loisirs et une mobilité internationale facilitée. En s’appuyant sur une enquête menée pendant vingt-trois mois entre 2010 et 2015 — entretiens (N=90) et observation participante —, l’auteur analyse la forme que prend le privilège de mobilité au quotidien dans le contexte palestinien et les différents positionnements et usages face à cette situation inégalitaire. Ces usages différenciés viennent révéler des désaccords et des tensions entre « internationaux » et avec les Palestiniens.