Estimation à grande échelle de l'ouverture du couvert forestier en Afrique centrale à l'aide de données de télédétection

Abstract

Les activités humaines en forêt humide tropicale sont à l'origine de perturbations et de dégradations du fait de leur mitage du couvert forestier. Des capacités permettant de mesurer l'étendue des dégâts sont indispensables au calcul des émissions de carbone dans le cadre des programmes Redd+ (Réduction des émissions dues à la déforestation et la dégradation des forêts). La télédétection est un outil puissant pour le recueil de ce type d'information (concernant, par exemple, l'exploitation forestière ou minière ou les projets d'infrastructure). Différentes techniques sont mises en ¿uvre pour identifier et quantifier l'ouverture du couvert forestier. Il s'agit ici de les compléter en comparant l'ouverture passée et actuelle du couvert forestier afin de documenter le renouvellement des écosystèmes suite aux opérations d'exploitation forestière. Cet article présente une approche mettant en ¿uvre une chaîne de traitement semi-automatisée adaptée à l'imagerie Landsat. En post-traitement, l'information portant sur l'ouverture de la canopée est extraite à l'aide d'algorithmes spécifiques. Un index spatial, calibré sur des données radiométriques à basse résolution, indique les taux d'ouverture passés et actuels. Ce procédé fournit des estimations de la dégradation forestière permettant de décrire les données de télédétection à basse résolution (issues de Modis, par exemple) utilisées pour la cartographie terrestre. Ces estimations sont alors croisées avec des cartes de couverture terrestre afin de distinguer des catégories forestières actuelles. Cet outil a été développé dans le cadre du projet CoForChange, dont l'objectif global est de prévoir l'évolution du couvert forestier et de la distribution des essences dans le Bassin du Congo liée aux changements globaux, et de développer des outils d'aide à la décision. Cet article présente un exemple en grandeur et en temps réels, situé dans la forêt humide aux frontières de la République centrafriquaine, de la République du Congo et du Cameroun, analysé année par année à l'aide de trente années d'archives Landsat.

Multidimensional analysis of landscape dynamics in a Central African forest‐savannah mosaic

“…Remote sensing, coupled with geographic information systems (GIS) analyses, has been useful in characterising landscape cover, particularly in central African forests where challenging terrain can hamper on-the-ground access (Eva & Lambin, 2000;Gond et al, 2016;Gond, Féau, & Pain-Orcet, 2003;Kerr & Ostrovsky, 2003;Laporte, Justice, & Kendall, 1995;Mayaux & Achard, 1999;Mayaux, Richards, & Janodet, 1999;Potapov et al, 2008). This approach has facilitated the monitoring of deforestation (Bourbier, Cornu, Pennec, Brognoli, & Gond, 2013;Demaze, 2011;Gond et al, 2016;Mayaux, Gond, Massart, Pain-Orcet, & Achard, 2003;N'Da, N'Guessan, Wajda, & Affian, 2008); the mapping of ecosystem services linked to biomass (Clec'h et al, 2013;De Araujo Barbosa et al, 2015;Gibbs, Brown, Niles, & Foley, 2007;Sutton & Costanza, 2002); the monitoring of bushfires (Bucini & Lambin, 2002;Eva & Lambin, 2000); and more generally, anthropogenic contributions to landscape dynamics and structures (Oszwald, Atta, Kergomard, & Robin, 2007;Oszwald et al, 2015;Vancutsem, Pekel, Evrard, Malaisse, & Defourny, 2009). Such analyses have contributed crucial evidence in debates about sustainable forest ecosystem management in Central Africa, debates which involve national institutions, forest companies, national and international nongovernmental organisations (NGOs), conservationists and local populations (Mayaux et al, 2007;Mayaux et al, 2003).…”

“…Remote sensing, coupled with geographic information systems (GIS) analyses, has been useful in characterizing landscape cover, particularly in central African forests where challenging terrain can hamper on-the-ground access (Laporte et al, 1995;Mayaux & Achard, 1999;Eva & Lambin, 2000;Gond et al, 2003;Kerr & Ostrovsky, 2003;Potapov et al, 2008;Gond et al, 2016). This approach has facilitated the monitoring of deforestation (Mayaux et al, 2003;N'Da et al, 2008;Demaze, 2011;Bourbier et al, 2013;Gond et al, 2016); the mapping of ecosystem services linked to biomass (Sutton & Costanza, 2002;Gibbs et al, 2008;Clec'h et al, 2013;Barbosa et al, 2015); the monitoring of bushfires (Eva & Lambin, 2000;Bucini & Lambin, 2002); and more generally, anthropogenic contributions to landscape dynamics and structures (Oszwald et al, 2007;Vancutsem et al, 2009;Oszwald et al, 2015). Such analyses have contributed crucial evidence in debates about sustainable forest ecosystem management in Central Africa, debates which involve national institutions, forest companies, national and international nongovernmental organizations (NGOs), conservationists, and local populations (Mayaux et al, 2003;Mayaux et al, 2007).…”