Introduction
Peu d’études ont évalué la relation entre des comportements à risque associés aux maladies chroniques et l’indice de masse corporelle (IMC) dans un contexte longitudinal sexospécifique. Cette étude s’appuie sur des analyses sexospécifiques pour évaluer dans quelle mesure des classes latentes de comportements à risque associés aux maladies chroniques fixées au départ sont liées à l’IMC et au statut pondéral lors du suivi.
Méthodologie
Des données longitudinales provenant de 4 510 élèves de la 9e à la 12e année, suivis de 2013 à 2015 dans le cadre de l’étude COMPASS, ont servi à évaluer les différences entre les sexes dans l’association décalée entre des classes latentes déterminées au départ (d’activité physique et de consommation de substances) et l’IMC lors des phases ultérieures au moyen de modèles multiniveaux à effets mixtes. Nos modèles de régression multiniveaux ont permis d’évaluer l’association entre deux classes latentes, les jeunes expérimentateurs actifs et les jeunes inactifs qui ne consomment pas, et l’IMC, lorsque les données sont stratifiées selon le sexe.
Résultats
Les garçons inactifs qui ne consomment pas ont été associés à un IMC continu plus élevé de 0,29 (IC à 95 % : 0,057 à 0,53) ainsi qu’à une probabilité d’embonpoint ou d’obésité supérieure de 72 % (RC = 1,72; IC à 95 % : 1,2 à 2,4) pour l’IMC binaire lors du suivi par rapport aux garçons actifs qui expérimentent la consommation de substances. Aucune association significative n’a été décelée chez les filles.
Conclusion
Au fil du temps, l’activité physique joue un rôle protecteur relativement à l’IMC chez les garçons. La consommation de substances et l’inactivité physique devraient toutes deux être ciblées par les efforts de prévention de l’obésité. La stratification selon le sexe dans les analyses est également importante, car l’augmentation de l’IMC dépend de facteurs différents chez les garçons et chez les filles.