Les écrits sur la relation entre les bénévoles et les communautés hôtes dans le bénévolat international sont partagés entre deux postures opposées. La première, enthousiaste, soutient que le bénévolat international favorise un meilleur rapprochement interculturel que le tourisme. La seconde, critique, y met de l’avant la reproduction des rapports de pouvoir postcoloniaux. Pour surpasser cette opposition, cet article propose un cadre théorique interculturel, inspiré de la philosophie herméneutique de Gadamer, des approches systémiques des relations humaines, de l’ethnographie de la communication et de la sociolinguistique interactionnelle. Pour illustrer l’apport de celui-ci, une étude de cas sur la relation entre les stagiaires et leurs familles d’accueil dans les stages Québec Sans Frontières au Sénégal sera présentée. Celle-ci mettra en lumière trois dynamiques concomitantes dans cette relation : la (co)production de savoirs culturels, la négociation de nouveaux systèmes de communication hybrides et temporaires et le développement de savoir-faire interculturels