Apporter de l’aide à un proche âgé malade lorsqu’on travaille demande non seulement d’articuler l’activité d’aide et l’activité professionnelle, mais également les activités conjugales, parentales, grand-parentales, personnelles, et ce sur la durée. Dans cet article, fondé sur une enquête auprès de 35 proches en activité professionnelle prenant soin d’un parent atteint de troubles cognitifs et/ou moteurs, nous nous attachons à saisir de manière dynamique le travail d’articulation opéré par les aidants entre ces différentes activités. Notre propos est structuré en deux temps. Dans une première partie, nous présentons les deux dimensions à partir desquelles se fonde le travail d’articulation : d’une part, le degré d’investissement dans l’aide, que nous appelons « registre d’aide » et qui renvoie à ce que l’aidant souhaite faire et, d’autre part, les éléments de contexte, qui constituent ce que nous nommons les « conditions pratiques » de l’aide et qui déterminent ce qu’il est possible de faire. Dans une seconde partie, nous présentons une typologie de trajectoires d’aide, entre continuité et discontinuité des registres d’aide, éclairant, dans le temps, le travail d’articulation, de désarticulation et de réarticulation.