À partir du moment où on a un rôle de superviseur à l’égard d’une personne, fut-elle stagiaire, on est engagé dans une relation de soutien au développement de ses compétences professionnelles. Ce rôle nous installe de plain-pied dans un rapport de pouvoir. Pour tenir cette place, y guider chacun de nos pas de manière fine et différenciée, il nous faut prendre la juste mesure de ce que ce rapport installe entre nous et en nous. Notre recherche-action collaborative impliquant superviseurs et chercheurs donne à comprendre que soutenir le changement progressif visé par l’expérience des stages repose sur trois éléments : la confiance qui relève du lien qui s’installe entre stagiaire et superviseur pour, avant le stage, examiner ensemble les objectifs visés et les actions à entreprendre pour les atteindre, puis ensuite les ajuster au contexte. Avec la confiance, vient la bonne distance, celle qui nous fait échanger, ensemble, sur le sens à donner à ce qui se passe, incluant les effets que produisent gestes ou paroles afin, en nous ajustant à ses besoins, de tirer la ou le stagiaire vers ce qu’elle ou il peut advenir. Il y a enfin, la responsabilité de chacun puisque stagiaire comme accompagnateur partagent tous deux la charge d’accompagner.