Reçu le 28 avril 2015 ; accepté le 21 septembre 2015 © SRLF et Lavoisier SAS 2015 À l'éditeur,Staphylococcus aureus (SA) est un agent pathogène rarement isolé au cours des pneumonies communautaires, avec une prévalence inférieure à 2 %. La Panton-Valentine Leucocidine (PVL) est une toxine produite par moins de 5 % des souches de SA isolées en Europe [1]. Elle est impliquée dans des tableaux cliniques divers, tels que des infections cutanées (furonculose), ostéo-articulaires et surtout des infections pulmonaires graves. La pneumonie nécrosante à SA PVL+ est une entité clinique récemment décrite, caractérisée par la population touchée (enfant ou adulte jeune sans comorbidité) et sa gravité [2]. Nous rapportons ci-dessous un cas chez un adolescent, d'évolution fatale malgré les soins intensifs, et discutons la prise en charge thérapeutique encore controversée.Un patient de 16 ans, avec pour antécédents un néphro-blastome traité par chimiothérapie à l'âge de deux ans et un syndrome de Wiedemann (maladie génétique associant lésions tumorales et organomégalie), était admis en réanima-tion pour détresse respiratoire aiguë fébrile. La veille, il consultait son médecin généraliste pour des douleurs des adducteurs. Il était alors apyrétique, avec un examen clinique normal. Un traitement antalgique associant anti-inflammatoires non stéroïdiens et du tramadol lui était prescrit. Le lendemain, l'évolution était marquée par l'apparition d'une dyspnée avec hémoptysie et douleur basithoracique bilatérale. À l'admission en soins intensifs, l'examen clinique montrait : température = 39,6°C, FC = 140 b/min, PA = 80/40 mmHg, FR = 40 c/min, SpO 2 = 93 % sous O 2 (15 l/min) et score de Glasgow GCS = 15. Il existait des râles crépitants bilatéraux, une érythrodermie diffuse et des furoncles cervicaux.Le bilan biologique mettait en évidence : leucopénie à 0,6 G /l (polynucléaires neutrophiles à 0,43 G/l et lymphocytes à 0,14 G/l), thrombopénie à 98 G/l, insuffisance rénale aiguë (urée =9 mmol/l, créatinine = 130 mmol/l), hypoxémie (PaO 2 = 66 mmHg), normocapnie, lactatémie élevée (4,4 mmol/l), acidose métabolique (pH = 7,29, bicarbonates = 21 mmol/l), transaminases normales, TP = 30 % (facteur V = 30 %), procalcitonine à 45,60 ng/ml. La radiographie pulmonaire montrait des opacités alvéo-laires bilatérales. L'échographie cardiaque transthoracique retrouvait une fonction ventriculaire gauche conservée, des pressions de remplissage basses et une veine cave inférieure collabée. Le scanner thoracique retrouvait des images de condensations alvéolaires confluentes et de verre dépoli bilatérales et diffuses compatibles avec une hémorragie alvéolaire. L'état de défaillance multiviscérale imposait rapidement une intubation pour ventilation mécanique invasive, des doses importantes de noradrénaline (2 µg/kg par minute), une hémofiltration et l'administration de plasma frais congelé et de plaquettes en raison de la coagulation intravasculaire dissé-minée avec hémorragie alvéolaire.Une antibiothérapie associant céftriaxone et lévofloxa-cine était i...