En France, depuis juin 2022, les autorités préfectorales ont la possibilité d’envoyer une notification d’alerte sur les téléphones portables des individus situés dans une zone de danger, depuis une plateforme appelée FR-Alert®. Si de nombreux travaux montrent que ce message doit être clair, précis et formulé avec des mots simples, pour être compris par le plus grand nombre, aucune étude n’avait toutefois été menée pour analyser le contenu de messages réellement diffusés et le comparer à l’état des connaissances scientifiques et opérationnelles. Pour combler ce manque, une grille d’analyse a été appliquée sur 100 notifications d’exercices et 29 alertes réelles, envoyées entre mai 2022 et février 2024. Cette grille liste la fréquence des éléments présents (pour calculer un score) et permet la comparaison entre toutes les notifications. Parmi les résultats, on note que : 1) la plupart des notifications ont suivi les préconisations (69% incluent au moins 50% des attendus) ; 2) des messages s’écartent des préconisations et soulèvent des questions sur leur appréhension par les publics visés ; 3) la temporalité de l’événement (heure de début) et l’insertion d’un lien internet pour certifier le statut de l’émetteur ont très souvent été oubliés. La démultiplication des exercices, l’utilisation répété par certaines préfectures ou l’envoi d’alertes réelles n’induisent toutefois pas d’évolution dans les scores, ce qui amène à questionner le transfert des connaissances vers les acteurs opérationnels et à imaginer différentes pistes d’évolution pour la plateforme FR-Alert®.