L’article présente une étude concernant l’évaluation des compétences orthographiques grammaticales de 274 élèves de Suisse romande, au moyen d’une épreuve originale (des justifications métagraphiques associées aux mots d’une dictée lacunaire). Nous nous intéressons à l’évolution de l’accord des verbes au pluriel dans 8 classes, de la cinquième à la huitième Harmos (élèves de 8 à 12 ans) dans le but de mieux appréhender comment les apprenants s’approprient ces relations morphosyntaxiques. Les résultats mettent en évidence une diminution du nombre d’erreurs tout au long du cursus scolaire, ainsi qu’une variation des types d’erreurs et de justifications. Ils soulignent par ailleurs la lenteur et le coût de la régularisation de l’orthographe grammaticale pour les élèves, ainsi que la contrainte de la charge cognitive élevée dans ce type de tâche. Les justifications orthographiques fournies par les élèves offrent in fine un éclairage intéressant sur les processus qui guident les choix orthographiques et la compétence de contrôle orthographique différé actualisée par les apprenants en situation de production écrite sous dictée.