Résumé
Objectif
Déterminer les coûts des médicaments non antirétroviraux et identifier les facteurs associés à leur prescription chez les patients VIH-1 sous thérapie antiretrovirale au Maroc.
Méthodes
Étude rétrospective d’une cohorte de 264 malades vivant avec le VIH-1 mis sous thérapie antirétrovirale dans le service de dermatologie-vénérologie à l’hôpital militaire d’instruction Mohammed V de Rabat au cours de la période du 1er janvier 2014 au 31 décembre 2018. Les coûts retenus étaient ceux de la pharmacie de l’hôpital pour les médicaments essentiels, sinon le prix de vente en officine. Le modèle de régression logistique a été utilisé pour analyser les facteurs associés à la prescription.
Résultats
Sur les 264 patients inclus, la prédominance masculine était de 75 %. L’âge médian des patients était de 49 ans [41-57]. À l’inclusion, 21,2 % des patients étaient déjà au stade sida. Après une durée moyenne de suivi de traitement antirétroviral estimée à 11,1 ± 6,8 mois, 71,6 % des patients avaient bénéficié d’au moins une prescription de médicament non antirétroviral. Sur toute la durée de suivi, la dépense moyenne par patient était de 24,2 € par an, dont 22,1 € à la charge du patient. Après le cotrimoxazole (30,7 % des patients), les médicaments les plus fréquemment prescrits étaient le fer (29,2 % des patients), les antibiotiques (20,8 % des patients), les hypolipémiants (20,1 % des patients) et les antimycosiques généraux (16,3 % des patients). L’âge (RR: 1,01; IC 95 %: 1,00–1,07), le stade sida (RR: 2,15; IC 95 %: 1,61–4,19), l’anémie (RR: 2,02; IC 95 %: 2,10–5,41) et le nombre de comorbidités (RR: 2,45; IC 95 %: 2,10–5,41) étaient significativement associés à la prescription de médicaments non antirétroviraux.
Conclusion
Notre travail souligne la grande fréquence de la prescription des médicaments non antirétroviraux chez les patients vivant avec le VIH au Maroc; particulièrement à ceux qui sont plus âgés, anémiques à l’inclusion et ceux qui sont déjà au stade sida.