Facteurs liés à l’intention des mères de participer à un programme de soutien à la parentalité

Abstract

Malgré l’efficacité reconnue de certains programmes de soutien à la parentalité, la participation des parents est souvent faible et variable d’un programme à l’autre. Dans ce contexte, cette étude vise à explorer les facteurs qui sont liés à l’intention des mères à participer à un programme de soutien à la parentalité. Des analyses secondaires des données de l’Enquête internationale sur les Parents-Canada (Lee et al., 2014) ont été réalisées à partir d’un sous-échantillon de mères québécoises francophones d’enfants âgés de 2 à 12 ans (n = 192). Les résultats montrent que la majorité des mères (61 %) rapporte ne pas connaître et n’avoir participé à aucun programme de soutien à la parentalité. Or, les analyses de régression indiquent que cette connaissance serait un facteur lié à l’intention de participer à un tel programme. De plus, le fait de manifester un intérêt pour les modalités de groupe semble aussi être un facteur favorable à l’intention des mères d’y participer. Ces résultats sont discutés en termes d’implication pour favoriser le recrutement des parents à des programmes de soutien à la parentalité.Despite the proven effectiveness of some parenting programs, parental enrollment is often low and varies from one program to another. In this context, the purpose of this study is to investigate the factors that are linked to mothers’ participation in parenting programs. Secondary analyses of the data from the International Parenting Survey of Canada (IPS-C) (Lee, Smith, Stern et al., 2014) were conducted based on a subsample of francophone Quebec mothers of children aged 2 to 12 years old (n = 192). The results show that a majority of mothers (61 %) reported not knowing and not having participated in any parenting program. However, regression analysis shows that being aware of those programs may be a strong motive to participate. Moreover, participants who expressed an interest in group programs seem to be more likely to participate in parenting programs in the future. These results are discussed in terms of involvement, to promote recruitment of parents in parenting support programs

Comment favoriser le recrutement des parents dans les programmes d’éducation parentale ?

“…Dans la même lignée, les parents qui jugent ne pas avoir besoin d'aide ou ne pas avoir d'inquiétudes a `l'égard du comportement de leur enfant ont moins d'intérêt a `s'engager dans des PEP (Lee et al, 2014;Sumargi et al, 2015). Les parents qui sont les plus enclins a `vouloir le faire sont ceux qui ont déja `recherché du soutien dans le passé (Cunningham et al, 2000), qui sont prêts et motivés a `effectuer des changements dans leurs propres pratiques (Smith et al, 2015), qui ont une attitude positive face au PEP (Thornton & Calam, 2011;Wellington et al, 2006) ou qui rapportent connaître ou avoir déja `participé a `un PEP (Clément et al, 2017). Finalement, un parent qui reconnaît les difficultés qu'il a sur le plan de ses propres pratiques ou qui perçoit l'intensité des problèmes de comportement de son enfant sont des conditions qui auraient une influence (Matsumoto et al, 2009;Patel et al, 2011;Sumargi et al, 2015) ou qui n'auraient aucun effet (Eisner & Meidert, 2011) sur son intention a `participer a `un PEP.…”

“…La durée du PEP semble également n’avoir aucun impact significatif sur le recrutement (Hindman et al, 2012), bien que Smith et al (2015) aient souligné qu’elle peut être un obstacle pour les parents qui ont des contraintes de temps. Quant aux préférences des parents à l’égard du format du PEP (par ex., en groupe, individuel, en ligne, auto-administré) et à son influence sur l’intention de participer au programme, les résultats des études varient (Clément, Piché, Lecavalier & Gagné, 2017; Duppong-Hurley, Hoffman, Barnes & Oats, 2016; Fabiano, Schatz & Jerome, 2016; Frank et al, 2015; Heinrichs et al, 2005; Lee et al, 2014; Metzler, Sanders, Rusby & Crowley, 2012; Morawska et al, 2011; Sanders et al, 2011; Sumargi et al, 2015). Somme toute, la majorité des études s’entendent pour suggérer qu’un PEP dont on a démontré l’efficacité, dont le contenu rejoint les besoins des parents, qui peut être offert dans leur langue et adapté en tenant compte de leur réalité (Morawska et al, 2012) peut faciliter le recrutement des parents (Frank et al, 2015; Lee et al, 2014; Lee, Yelick, Brisebois & Banks, 2011; Morawska et al, 2012; Sanders et al, 2011; Sanders & Kirby, 2012; Sumargi et al, 2015).…”

“…L’influence des caractéristiques sociodémographiques et personnelles des familles sur leur recrutement est abondamment étudiée dans la littérature. Parmi celles-ci se trouvent les principales caractéristiques des parents suivantes : l’âge, l’origine ethnique, l’état matrimonial, la situation socioéconomique, le niveau d’éducation, le nombre d’enfants à charge et la présence de stress, de fatigue et de symptômes associés à la dépression (Clément et al, 2017; Cunningham et al, 2000; Devolin et al, 2013; Dumas et al, 2010; Dumas et al, 2007; Eisner & Meidert, 2011; Heinrichs et al, 2005; Matsumoto, Sofronoff & Sanders, 2009; Patel et al, 2011; Patterson, Mockford, Barlow, Pyper & Stewart-Brown, 2002; Redmond, Spoth & Trudeau, 2002; Smith et al, 2015; Wellington et al, 2006). En revanche, les résultats de ces études ne font pas toujours consensus quant à l’effet et à l’importance qu’ont certaines de ces caractéristiques sur l’intention du parent ou la probabilité qu’ils s’inscrivent à un PEP.…”