“…Il faut ajouter à cela que les mesures utilisées pour tester le caractère persuasif des messages varient fortement d'une étude à l'autre (attitude, mémorisation, intention, comportement...). Enfin, les contextes des études menées sont très variés (Rotfeld, 1988) : hygiène dentaire (Dembroski, Lasater et Ramirez, 1978 ;Evans et alii, 1970 ;Janis et Feshback, 1953, 1954Leventhal et Singer, 1966), choix d'une assurance-vie (Wheatley et Oshikawa, 1970), sécurité routière (Berkowitz et Cottingham, 1960 ;Leventhal et Niles, 1964), vaccin contre le tétanos (Dabbs et Leventhal, 1966 ;Leventhal, Jones et Trembly, 1966), prévention des comportements tabagiques (Beck et Davis, 1978 ;Insko, Arkoff et Insko, 1965 ;Janis et Terwilliger, 1962 ;Spelman et Ley, 1966), protection des yeux avant une éclipse solaire (Kraus, El-Assal et DeFleur, 1966), mutuelle santé (Burnett, 1981 ;Burnett et Oliver, 1979), sida (Witte, 1994), drogue (Chu, 1966),... Certains comportements sont addictifs (alcool, drogue), d'autres non (sécurité routière, préservatif) ; certains sont le fruit d'une pression sociale forte (tabac, alcool, cannabis), d'autres non (vaccin, assurance vie) ; certains sont très dangereux (tabac = cancer, sida), d'autres non (hygiène dentaire)... Toutes ces différences posent un problème épistémologique : est-il possible de tirer une conclusion valide en partant L'utilisation de la peur dans un contexte de marketing social : état de l'art, limites et voies de recherche 45 de travaux menés dans des contextes et dans des conditions aussi variés ? D'autres chercheurs remettent en cause la validité interne et externe des études décrites plus haut (Rotfeld, 1988 ;Hastings, Stead et Webb, 2004).…”