Résumé -Caractérisation de réservoir en vue du stockage géologique de CO 2 : évaluation du potentiel offert par les carbonates dévoniens de la formation de Nisku, en Alberta centralPlusieurs gros émetteurs de CO 2 , totalisant 30 Mt annuels, sont localisés dans la région du Lac Wabamun, au centre de l'Alberta (Canada). Des études antérieures ont montré le potentiel offert par les aquifères salins profonds de la région pour le stockage géologique de ce gaz et le présent article rend compte d'une caractérisation des carbonates dévoniens de la formation Nisku, en vue de réaliser un stockage de CO 2 . Une telle caractérisation doit surmonter plusieurs handicaps : données de puits et de sismique réflexion assez rares et dispersées, tests en forage de qualité médiocre et rareté des mesures modernes. Des diagraphies de porosité ne sont disponibles que pour un tiers des puits, de sorte qu'on a utilisé les diagraphies de résistivité pour évaluer la porosité et la transmissivité (perméabilité × épaisseur). Le facteur de cimentation d'Archie vaut entre 2 et 3, ce qui maintient une incertitude quant à l'estimation de la porosité ainsi obtenue ; toutefois, on peut identifier les intervalles de forte porosité. En ce qui concerne la transmissivité, les valeurs déduites des logs sont mieux corrélées à celles provenant des mesures sur carotte qu'à celles obtenues par DST ou test de production. Un tel comportement n'est pas surprenant, car les tests sont moins sensibles à l'occurrence très locale de bancs rendus extrêmement perméables par une porosité vacuolaire (vuggy ou moldic). La distribution des faciès sédimentaires a été modélisée à l'aide de deux approches, de type "pixel" ou de type "objet". La seconde, qui utilise des dimensions obtenues par imagerie satellitaire sur des environnements actuels, fournit des résultats plus cohérents avec la compréhension géologique que l'on a de la formation de Nisku, et se traduit par une connectivité à large échelle supérieure à celle obtenue par la méthode "pixel". Les volumes obtenus indiquent une capacité potentielle de stockage considérable dans cette formation, toutefois les simulations hydrauliques laissent penser que l'injectivité initiale resterait inférieure à 20 Mt/an (objectif souhaité), pour les puits verticaux. Un design plus élaboré des puits d'injection, avec la prise en compte de stimulation par fracturation et/ou de puits latéraux multiples, pourrait permettre d'atteindre l'objectif d'injection indiqué.