En raison de la non-décolonisation du Sahara occidental, une partie des Sahraouis vivent en exil depuis 1975. Parallèlement à la lutte pour le droit à l’autodétermination, les Sahraouis ont donné la priorité à l’éducation en construisant des écoles et en menant des campagnes d’alphabétisation dans les camps de réfugiés (Algérie). Par conséquent, des protocoles entre la RASD en exil et des pays tiers ont été établis et des milliers d’étudiants quittent les camps de réfugiés chaque année pour poursuivre leurs études à l’étranger, créant un modèle « d’éducation transnationale » (Chatty et al. 2010). Devenues transgénérationnelles (Fiddian-Qasmiyeh 2015), cet article soutient que, par rapport aux autres programmes de mobilité, les migrations d’étudiants sont les plus longues migrations sahraouies loin du foyer. La « temporalité ambivalente de l’’entre-temps’ » (Solana 2016) a transformé les migrations de ces étudiants et, avec eux, la société sahraouie exilée. Sur la base d’une recherche ethnographique doctorale de longue durée en Espagne et en Algérie, j’analyse les conséquences et les caractéristiques – individuelles et collectives – des étudiants sahraouis à l’étranger, ainsi que leurs perspectives d’avenir (Koselleck 1979 ; Bryant et Knight 2019), en observant comment les « circuits de mobilité humaine » (Lindquist 2009: 7) sont perçus dans le contexte de l’exil.