Les populations rurales africaines, pour éviter la tragédie de l'accouchement, se tournent vers les plantes, du fait de l'absence des centres sanitaires, de leur éloignement ou du manque de moyens financiers. Dans le but de rechercher des thérapeutiques faciles d'accès et moins onéreuses, nous avons entrepris une étude ethnopharmacologique à Agboville (Côte-d'Ivoire). Elle a permis de visiter 14 villages et de rencontrer, lors des entretiens semi structurés, 80 tradithérapeutes. Cette étude montre que les Abbey et les Krobou emploient 34 espèces de plantes, pour faciliter les accouchements. Les recettes médicamenteuses sont, en majeure partie, monospécifiques (82,60%). Les drogues (écorces de racine, écorce de tige, feuilles, fruits, graines, inflorescences, racines et tubercule) servent à mettre au point divers remèdes, par décoction, expression, macération, pétrissage, pilage et ramollissement. Les médicaments sont administrés par boisson (45,23%), instillations buccales (11,90%) et purge (42,85%). Les guérisseurs n'utilisent que les ressources naturelles (plantes, animaux et minéraux). Dans certains cas, le traitement est accompagné d'incantations. Les effets induits par les plantes sont le fait de divers groupes chimiques : acide ascorbique, adansonine, alcaloïdes indoliques, flavonoïdes, saponosides triterpéniques et vitamine B 1 .