À travers le recours à la médiation photographique, nous souhaitons montrer les bénéfices du recours à un dispositif groupal à médiation dans le contexte migratoire. Sur ce fond instable, nous rencontrons des configurations identitaires et psychiques vulnérables, exposées aux risques d’un traumatisme psychique. Ce qui apparaît à contre-jour, c’est un tissu de relations imprégné de violence structurelle qui prend souvent le langage de la violence symbolique, pour utiliser un concept cher à Bourdieu : dans le pays d’arrivée, même dans le « lieu » dont nous nous sommes garants, celui de la relation d’aide, peuvent se reproduire des formes de violence subies avec une intensité très différente dans les contextes d’origine et pendant le processus migratoire. Nous souhaitons mettre en évidence la pertinence du travail de l’anthropologue E. De Martino concernant les apocalypses culturelles et la « crise de la présence » liée à la migration afin de penser à un processus d’insertion dans une communauté capable d’accueillir la crise, en l’élaborant dans une dynamique sociale vivante.