Ce voyage à travers le septième art se fera en tenant fermement un fil rouge qu'impose un visionnage réflexif des deux oeuvres mises au centre du propos : celui du rapport entre justice et politique. La question de l'instrumentalisation des enceintes et procédures judiciaires pour atteindre des fins politiques imprègne en effet tant Jugement à Nuremberg que La Révélation. Toutefois, comme cela sera mis en évidence dans une section conclusive, cette instrumentalisation ne suscite pas les mêmes enjeux dans l'un et l'autre cas, ce qui est sans doute symptomatique d'un déplacement du regard quant au problème de la justice pénale internationale. Alors que sur Jugement à Nuremberg plane le spectre d'une justice défaillante qui pourrait faire obstacle à la punition des coupables pour les crimes qu'ils ont commis, l'accent se déplace dans La Révélation vers une autre crainte, celle qu'une justice politisée rende impossible la reconnaissance des victimes en tant que victimes.