Funerary red (cinnabar versus ochre) and megalithic rituals in the central Iberian peninsula. The hypogean necropolis of Valle de las Higueras, Huecas, Toledo, Spain

Abstract

La présence de cinabre dans les sépultures collectives du centre de la péninsule Ibérique, montre un rôle symbolique identifiant des pratiques rituelles bien connues dans les mégalithes du sud de la péninsule. Les données obtenues sur la nécropole de Valle de las Higueras à Toledo, dans le contexte du Chalcolithique de l’intérieur péninsulaire (dès le IVe jusqu’au IIIe millénaire cal BC), constituent un point de repère pour réfléchir sur le « rouge funéraire » dans la Préhistoire récente. La source exotique de cinabre, probablement d'Almadén, ajoute un élément unique. Alors que le cinabre était le rouge funéraire « spécifique » du sud de la péninsule Ibérique, les indices trouvés en Catalogne et dans le sud-est de la France témoignent du rôle majeur joué par la vallée de l’Èbre. S'ajoutant aux circuits de l’ivoire, de l’ambre et de l’or, il souligne le rôle du sud dans l’apparition de modèles funéraires qui, au troisième millénaire (en même temps que l'utilisation des gobelets campaniformes est à son apogée), devient particulièrement importante dans toute l'Europe. Les informations provenant des mégalithes ibériques où des pigments ont été prélevés, montrent une nette différence entre le rouge utilisé dans les structures architectoniques des tombes, de pierre ou de terre, et le rouge utilisé pour les os et les figurines humaines. Le cinabre était réservé à ces derniers tandis que les parois sont décorées avec des oxydes du fer. Les décorations gravées associées à la peinture sur les figurines sont une preuve convaincante de la valeur des vêtements teints, ainsi que de la présence plus que probable de vêtements de cérémonie, de linceuls, de peintures corporelles, de tatouages ou de masques. Il est possible que les défunts affichent, à travers la source de leur couleur rouge, des récits qui proviennent de leur vie quotidienne, comme le travail des mineurs, ou encore leur valeur sociale par les vêtements, les tatouages et les peintures corporelles funéraires. On peut envisager une variété d’explications par rapport à l’usage du cinabre, si on tient compte du registre archéologique ici analysé : une ritualité où le rouge joue le rôle de signe de la vie et de la mort avec des symboles qui perdurent tout au long du Néolithique et du Chalcolithique ibériques.

The use and abuse of cinnabar in Late Neolithic and Copper Age Iberia

“…The authors of this study used Pb isotopes to trace that cinnabar to the Almadén mine, located some 280 km to the south. Various reviews have comprehensively traced cinnabar and its use at numerous later prehistoric sites in Iberia (Bueno‐Ramírez et al, 2019; Delibes de Castro, 2000; Domínguez‐Bella, 2010; Hunt‐Ortiz et al, 2011; Inácio et al, 2013; López Padilla et al, 2012; Rocha et al, 2018; Zarzalejos Prieto et al, 2020). These reviews suggest almost invariably that the Almadén mine was the primary source of this mineral pigment, though other smaller mines such as the one at Usagre (Figure 2) may also have been exploited (Rodríguez et al, 2020).…”

“…These reviews suggest almost invariably that the Almadén mine was the primary source of this mineral pigment, though other smaller mines such as the one at Usagre (Figure 2) may also have been exploited (Rodríguez et al, 2020). Regardless, the importance of this mineral pigment in funerary contexts is without question, with evidence from numerous Chalcolithic sites in particular (Figure 2; Bueno‐Ramírez et al, 2019; Emslie et al, 2015, 2016; Rogerio‐Candelera et al, 2013).…”

“…The widespread and pervasive value of cinnabar as a cross-cultural phenomenon is revealed by its geographic distribution. As well as in Europe, this raw material has also been found in association with human burials in Mexico, Chile, Peru, and Japan, while at the same time, it was highly appreciated by early alchemists in ancient China (Arriaza et al, 2018;Avila et al, 2014;Bolio Zapata et al, 2012;Bueno-Ramírez et al, 2019;Cervini-Silva et al, 2013, 2018Cooke et al, 2009Cooke et al, , 2013Domingo et al, 2012;Gaji c-Kvašc ˇev et al, 2012;García Sanjuán et al, 2016;Hunt-Ortiz et al, 2011;L opez-Costas et al, 2020;Martín Gil et al, 1995;Needham, 1976;Ochoa-Lugo et al, 2017;Rogerio-Candelera et al, 2013;Trifonov et al, 2012;Yamada et al, 1995;Zarzalejos Prieto et al, 2020; for a more complete review on cultural uses of cinnabar, see Emslie et al, 2019).…”

“…Its primary use in Iberia, as in many other prehistoric cultures worldwide, was in rituals associated with propitiation and burial, though its application as body paint or use as a medicinal, entheogen or “magic” drug is possible as well. As the mining and use of this mineral intensified in the Early Copper Age, large amounts of cinnabar powder were used to coat and paint stones, stelae, and other elements of major religious and burial monuments such as megaliths, pits, and hypogea (Rogerio‐Candelera et al, 2013), dye figurines, clothing, or other objects in burial contexts or sprinkle it over human remains at time of burial (Figure 1; Bueno‐Ramírez et al, 2019). By the end of the 3rd millennium and beginning of the 2nd (transition from Late Chalcolithic into the Early Bronze Age), though, the use of this mineral declined and largely disappeared from funerary contexts as part of the social and cultural changes taking place at that time.…”

“…The authors of this study used Pb isotopes to trace that cinnabar to the Almadén mine, located some 280 km to the south. Various reviews have comprehensively traced cinnabar and its use at numerous later prehistoric sites in Iberia(Bueno-Ramírez et al, 2019;Delibes de Castro, 2000;Domínguez-Bella, 2010;Hunt- Ortiz et al, 2011;Inácio et al, 2013;L opez Padilla et al, 2012;Rocha…”