> Les pressions de sélection exercées par les pathogènes ont participé à façonner la variabilité du génome humain au cours de notre évolution. Les approches de génétique évolutive et de génétique des populations permettent d'étudier la forme et l'intensité de ces forces évolutives. Ces études ont mis en évidence l'importance fonctionnelle de certains gènes, l'implication d'autres dans l'adaptation de l'homme à son environnement pathogénique, ainsi que le maintien d'allèles archaïques supposés avantageux pour notre espèce. Cependant, avec l'avènement de traitements préventifs et curatifs, la sélection exercée par les pathogènes s'est récemment relâchée et des allèles ayant conféré un avantage à nos ancêtres se révèlent parfois être impliqués dans des troubles du système immunitaire, comme l'auto-immunité et l'inflammation. < tante de sa taille efficace 1 , laissant libre cours à l'action de la dérive génétique, c'est-à-dire à la variation stochastique des fréquences alléliques au cours des générations. L'histoire démographique de l'espèce humaine inclut aussi de nombreux mélanges entre populations qui sont à l'origine d'une partie de la diversité génétique humaine. En effet, certaines populations migrantes se sont mêlées aux individus précédemment installés, augmentant la diversité génétique de la population receveuse. Cet échange a aussi pu se faire entre notre espèce et une autre suffisamment proche génétiquement pour qu'il y ait interfécondation. On parle alors de flux de gènes ou d'introgression. L'ensemble de cette diversité génétique a été également modelé par la sélection naturelle. Ce concept s'applique aux variations génétiques ayant un effet sur le phénotype et inclut l'adaptation génétique aux différents facteurs environnementaux. Ainsi, la fréquence des mutations ayant un effet fortement délétère sur l'organisme diminue rapidement jusqu'à ce que ces variants soient éliminés de la population par l'action de la sélection purificatrice 2 . Dans le cas d'une mutation défavorable mais non délétère, le variant peut persister à faible fré-quence dans la population. La sélection positive, ou d'autres formes 1 On définit l'effectif efficace de la population (ou taille efficace) comme l'effectif d'une population théorique idéale pour laquelle on aurait une fluctuation du polymorphisme équivalente à celle de la population naturelle. 2 La sélection naturelle peut prendre de nombreuses formes et agir avec des intensités différentes. Les séquences codantes sont principalement soumises à l'action de la sélection dite « négative » ou, dans sa forme la plus extrême, « purificatrice ». Cette sélection diminue la fréquence des mutations qui s'avèrent défavorables à leurs porteurs dans un environnement donné.Institut Pasteur, Unité de Génétique Évolutive humaine, Département Génomes et Génétique, 25, rue du Docteur Roux,