L'ethnométhodologie (EM) de Garfinkel implique essentiellement une respécification praxéologique, ou interactionnelle, des phénomènes de la Gestalt. Au début de l'EM, cela se fait en développant une catégorie de Gestalten praxéologiques, où les faits sociaux (ou les unités sociales) sont respécifiés comme des phénomènes de Gestalt, dont les membres sont les constituants et dont l'unité sociale est un tout ou une Gestalt. Le tout en question est de son côté produit praxéologiquement par le travail méthodique de ses membres. Dans des travaux ultérieurs, Garfinkel préconisera la reconfiguration praxéologique des phénomènes perceptifs traditionnels de la Gestalt, notamment de la musique. En développant l'EM par la reconfiguration praxéologique du gestaltisme, Garfinkel a puisé dans la phénoménologie constitutive d'Aron Gurwitsch, notamment là où ce dernier a tenté une fusion entre la psychologie de la Gestalt et la phénoménologie. Ainsi inspirée par Gurwitsch, tout en étant également nourrie par les travaux de Schütz, et, plus tard, de Merleau-Ponty, l'EM est souvent présentée soit comme largement endettée à l'égard de la phénoménologie, soit comme une façon distincte de pratiquer cette dernière : que l'on pourrait appeler une phénoménologie praxéologique, peut-être. Par ailleurs, des parallèles entre les travaux ultérieurs de Ludwig Wittgenstein et l'EM ont été établis depuis la publication des Recherches en ethnométhodologie de Garfinkel en 1967. On a souvent insisté alors sur l'analyse des règles et du respect des règles, ainsi que sur des positions similaires face à la notion de signification dans l'EM et dans les travaux du second Wittgenstein. Toutefois,