Cet article se veut être une analyse de la politique de la confrérie soufie Qādiriyya Būdshīshiyya dans le contexte français. Les activités culturelles de cette confrérie installée à Paris, et les activités de certains disciples et personnalités publiques comme le rappeur Abd Al Malik et la sénatrice Bariza Khiari sont ici analysées. Ces activités peuvent être décrites comme une forme d'engagement post-islamiste à la manière d'Asef Bayat. En effet, les valeurs démocratiques, appréhendées à la fois comme l'acceptation des diversités religieuses, ethniques et culturelles, et la participation communautaire dans la régulation du vivre ensemble, sont non seulement acceptées, mais sont surtout considérées comme intrinsèquement islamiques. Cet article remet ainsi en question le stéréotype d'un soufisme européen considéré comme radicalement privatisé, et n'ayant aucune incidence dans la sphère publique.