Après avoir présenté les règles de l’antilogique (ou dialectique) éléatique, je soutiens que Zénon pratiquait celle-ci et, à partir de l’étude de passages duParménidede Platon (127e-128e et 135d-136c), que ses paradoxes sur la divisibilité et le mouvement ne sont pas des réfutations par l’absurde, mais plutôt de simples dérivations d’impossibilités (adunaton) employées pour ridiculiser les adversaires de Parménide. Zénon ne cherchait donc pas à prouver l’inexistence du mouvement, mais simplement à l’inférer des prémisses de ses adversaires. Je montre en outre que ces paradoxes sont conçus, conformément à la tradition de l’antilogique éléatique, à partir d’hypothèses et de leurs contradictoires, où le sujet est traité par «rapport à lui-même» et «en relation avec les autres choses».