L’objectif de cet article est de discuter des dispositifs socio-techniques que sont les adductions d’eau en milieu semi-urbain en Afrique de l’Ouest, d’interroger trois aspects qui tous peuvent être qualifiés de politiques. (1) Leurs « matérialités organisées » façonnées de main d’homme, projettent des scénarios qui exercent un pouvoir d’action sur la nature des usages et les modes de gestion (l’outil contraint). (2) Leurs inscriptions concrètes dans les univers sociotechniques de leurs usages montrent qu’ils « s’accordent » avec les humains qui en ont la charge, qui les interprètent (l’outil « coopère »). (3) Enfin, les discours des bailleurs de fonds, des acteurs politiques et des opérateurs de développement sur les dispositifs confinent au mythe technologique d’un dévelop-pementisme unilinéaire (l’outil est instrumentalisé par le discours).