En Algérie, à partir du milieu des années 2010, dans la continuité des premiers événements artistiques indépendants organisés en 2014, on observe un renouvellement des formes et des lieux d’expression de la société civile dans les principales villes du pays qui questionne le rapport à l’espace public, à l’art public et aux publics. Dès lors, les pratiques artistiques, qui oscillent entre geste esthétique et discours politique, semblent, de manière indépendante et/ou concomitante, mettre en lumière les carences urbaines, culturelles, voire sociales, reconfigurer en partie la fonction de la ville et participer à faire de celle-ci un témoin et un support de l’expression de la société civile. Dans cette optique, cet article entend interroger dans quelle mesure l’art public, pratiqué dans le rayonnement algérois et en contexte contraint, contribue à la (ré)appropriation, (ré)esthétisation et (re)politisation de l’espace public au regard des requalifications urbaines et des réhabilitations citoyennes perceptibles.