Cet article se penche sur l’expérience de logement coopératif uruguayen, en articulant le cadre d’une pensée matérialiste de l’habiter avec une critique du mode de production capitaliste. Il interroge cette forme de production sociale de l’habitat à la fois comme politique publique, comme mouvement de transformation sociale et comme procès de subjectivation individuelle. Après avoir présenté succinctement le modèle et précisé la réalité actuelle des coopératives, l’article aborde la question du changement social. Il interroge, à travers un entretien avec M. Pérez Sánchez, les questions de fonctionnement et de vie collective, les limites du modèle et pose la question des possibilités ouvertes par celui-ci en termes de centralité populaire.