La structuration du paysage est un phénomène qui a toujours existé dès lors que l’Homme s’est sédentarisé, qu’il s’est approprié le territoire et donc a modifié son environnement, que ce soit pour l’agriculture et l’élevage en milieu rural ou pour l’habitat et les centres de pouvoir en milieu urbain ou aggloméré. Le milieu est façonné physiquement et répond à des normes telles que la propriété et l’usage du sol. Ainsi, on sait par les écrits des agrimensores , que les Romains posaient rigoureusement les limites des terres notamment lorsqu’ils installaient une colonie sur un nouveau territoire. On connaît alors les normes imposées et le module métrique de base, l’ actus . Pour autant, ce mode d’établissement n’était pas systématique et devait probablement s’adapter à l’environnement local, voire garder tout ou partie d’un système préexistant. Si les textes anciens fixent un cadre théorique de cette administration, ils ne décrivent pas la réalité du terrain. Le recours aux archives du sol, notamment par l’archéologie, permet d’en mesurer l’application dans l’environnement, c’est-à-dire d’étudier les traces concrètes de la parcellisation ancienne. Par ailleurs, la morphologie parcellaire et la modification de l’environnement répondent à une évolution sur le temps long et à des échelles variables. Il est alors difficile de reconnaître et d’appréhender le visage de ces territoires aux époques anciennes. Ainsi, une branche récente de l’archéologie, nommée archéogéographie, permet aujourd’hui d’utiliser diverses techniques telles que l’analyse régressive, afin de mieux interpréter les différentes structures fossoyées découvertes et de les situer dans un environnement plus large, dépassant la seule échelle du site archéologique.