Contexte : Les difficultés rencontrées pour améliorer les taux d'adhésion à l'hygiène des mains des infirmières suggèrent que de modifier ce comportement est une tâche
complexe. Une approche novatrice - la déviance positive - propose de déterminer la présence d’individus plus performants afin de comprendre les facteurs qui pourraient
expliquer cette meilleure performance. Le but de cette étude était d’explorer, sous l’angle de l’approche de la déviance positive, les facteurs qui influencent la pratique de
l’hygiène des mains des infirmières en contexte hospitalier québécois.
Méthode : Deux ethnographies focalisées ont été effectuées auprès de 21 infirmières sur une unité de médecine-chirurgie et une de soins palliatifs d’un centre hospitalier
universitaire de Montréal. La collecte des données s’est déroulée en 2015, principalement lors de 18 entrevues individuelles et 14 périodes d’observation. Les données colligées ont été codées et regroupées sous des catégories.
Résultats : Au niveau individuel, les participantes reconnaissent l’importance des connaissances sur le rôle de l’hygiène des mains dans la prévention des infections. Au
niveau organisationnel, on constate une pratique collaborative à l’intérieur de chacune des équipes de soins. Au niveau environnemental, la disponibilité des distributeurs
de solution hydro-alcoolique facilite la pratique de l’hygiène des mains. Au niveau socioculturel, les deux équipes travaillent ensemble vers un but commun, ce que nous
avons nommé cohésion sociale, favorisée sur l’unité de médecine-chirurgie par le leadership de son infirmier-chef et sur l’unité des soins palliatifs par une pratique de soins empreinte d’humanisme.
Discussion/Conclusion : Les connaissances découlant de cette étude permettent de comprendre qu’afin d’améliorer l’adhésion à l’hygiène des mains des infirmières,
il serait préférable de cibler les équipes de soins qui performent le mieux afin d’y puiser des idées pour aider celles avec une moins bonne performance et d’élaborer
des interventions qui intègrent des facteurs à plusieurs niveaux, non seulement au niveau individuel, mais aussi aux niveaux organisationnels, environnementaux
et socioculturels.
Background: Challenges encountered in improving nurses’ hand hygiene adherence rates suggest that changing this behavior is a complex task. An innovative approachpositive deviance-propose to identify better-performing individuals in order to understand the factors that could explain their better performance. The aim of this study was to investigate the factors influencing nurses’ hand hygiene practices at a Quebec hospital from the perspective of positive deviance.
Method: Two focused ethnographies were conducted involving 21 nurses on one medical-surgery unit and one palliative care unit at a Montreal university hospital. Data
was collected in 2015, primarily during 18 individual interviews and 14 observation periods. The collected data was coded and sorted into categories.
Results: At an individual level, the participants recognized the importance of knowledge of the role of hand hygiene in the prevention of infections. At the organizational
level, we observed collaborative practices within each care team. At the environmental level, the availability of alcohol-based hand hygiene dispensers facilitated hand
hygiene practice. At the sociocultural level, the two teams worked together towards a common goal, a practice we refer to as social cohesion, encouraged on the medicalsurgery unit by the head nurse’s leadership and on the palliative care unit by a humanistic care practice.
Discussion/conclusion: The knowledge gained from this study shows that, to improve nurses’ hand hygiene adherence, it would be preferable to target better-performing
care teams so that we may draw on their ideas to help less performing teams and develop interventions integrating factors at several levels, not only individually but also
organizationally, environmentally and socio-culturally.