Résumé Le mal-être dans les organisations contemporaines n’est pas qu’un phénomène structurel, historique ou systémique. Ainsi, on ne peut faire disparaître l’origine du pâtir ressenti par nombre de salariés en invoquant le travail invisible des « êtres sans corps » que sont les institutions. La violence qui est perpétrée dans le monde du travail a toujours un visage. Si chacun peut être le relais de celle-ci, le collègue de bureau, le chef, vous et moi..., les managers et autres cadres (tous niveaux confondus) ont une responsabilité toute particulière. Ils constituent les rouages essentiels par lesquels se diffuse, sur un mode ordinaire, une violence qui, parce que les pratiques professionnelles ne sont pas interrogées, se perpétue en toute tranquillité. Ainsi c’est avec la meilleure des bonnes consciences que des cadres peuvent « lyncher » un de leurs subordonnés. Pour en finir avec des pratiques violentes « innocentes » et cheminer vers des organisations réflexives, la posture clinico-critique, le travail de la négativité et le souci de la mise en intranquillité sont présentés comme des compétences qui devraient être mobilisées par les cadres et managers.