Résumé
Objectifs
Décrire les particularités épidémiologiques, cliniques et étiologiques des mycétomes extrapodaux au Sénégal.
Méthodologie
Étude transversale et rétrospective avec recrutement multicentrique dans quatre services de référence dont deux en dermatologie et deux en orthopédie-traumatologie. Étaient inclus les dossiers de malades présentant un mycétome extrapodal suivis de janvier 2000 à décembre 2020. Les données étaient analysées avec le logiciel SPSS.
Résultats
Nous avons colligé 82 cas représentant 39 % des cas de mycétomes (n = 210). L’âge moyen était de 41,9 ans. Le sexe-ratio était de 3,1. Les professions majoritaires étaient les cultivateurs en activité dans 51 % des cas (n = 33), les éleveurs et les ménagères dans 9 % (n = 6) des cas respectivement. La durée moyenne d’évolution était de 7,5 ans. Les topographies uniquement extrapodales étaient notées dans 84 % des cas (n = 69). Une localisation podale et extrapodale était concomitante dans 16 % des cas (n = 13). Les foyers de mycétomes se répartissaient comme suit: 59 au tronc, 47 aux membres inférieurs, 9 aux membres supérieurs, 1 au cuir chevelu et 1 au cou. L’étiologie était actinomycosique dans 46 % des cas (n = 38), fongique dans 38 % (n = 31). Elle n’a pas été précisée dans 16 % des cas (n = 13). L’atteinte osseuse survenait après 5 ans (p = 0,001) sans lien avec l’étiologie (p = 0,6).
Conclusion
Les mycétomes extrapodaux sont en majorité secondaires à une inoculation directe et leur extension osseuse est exclusivement due au retard diagnostique. Des consultations périodiques en zone d’endémie associées à une formation du personnel de santé résident sont nécessaires pour un dépistage précoce afin d’en améliorer le pronostic.