Les violences basées sur l’honneur (VBH) incarnent une problématique peu visible, mal comprise et encore taboue. De plus, elles sont difficiles à aborder de peur de stigmatiser au passage certaines communautés issues de l’immigration. L’absence de consensus sur la définition ainsi que sur la terminologie à utiliser pour décrire la problématique soulève des questionnements sur la prévention et l’intervention en situation de VBH. En effet, dans ce contexte, les enjeux entourant l’intervention se complexifient non seulement pour identifier et soutenir les victimes, mais également pour dénoncer les agresseurs lorsqu’il s’agit de membres de la famille. L’« affaire Shafia », largement médiatisée, a particulièrement ébranlé les sociétés québécoise et canadienne et a déclenché une prise de conscience collective sur les mesures à mettre en place afin de prévenir les situations de VBH et de protéger les victimes de tels actes. Dans les années suivant l’affaire Shafia, des lois ont été adoptées autant au fédéral qu’au provincial afin de protéger les victimes des VBH. Il est encore trop tôt pour évaluer leur efficacité, mais déjà on peut constater que si, a priori, ces mesures législatives sont accueillies favorablement, elles méritent qu’on les examine ne serait-ce que pour envisager les effets, plus ou moins souhaités, qu’elles risquent d’entraîner.