Pour analyser les dimensions et les enjeux politiques des technologies de communication numérique, les recherches actuelles en sciences sociales reposent le plus souvent sur une conception déterminée de la démocratie, une théorie de l’action collective, une conception relationnelle du pouvoir ou une tradition théorique en économie politique. Bien que la fécondité de ces différentes approches ne fasse aucun doute, cet article souhaite questionner la possibilité d’appréhender politiquement le « Web politique » au prisme de ces perspectives théoriques. Il s’agit par là même d’interroger leur capacité à conférer une intelligibilité politique aux articulations entre Internet et la politique. Pour entreprendre cette réflexion, nous aurons recours à la conception gramscienne du pouvoir politique, en nous attardant notamment sur la place centrale qu’elle accorde à l’histoire et aux relations d’antagonisme. Nous explorerons comment celle-ci peut redéfinir les coordonnées d’une problématisation des articulations entre Internet et la politique.