-Depuis la fin des années 1990, la nature abiotique (ou géodiversité) fait l'objet d'une reconnaissance internationale, scientifique et institutionnelle, qui entraîne un intérêt croissant de différentes disciplines. D'abord définie dans la sphère des géosciences, la géodiversité est aussi devenue un objet de recherche géographique. Pourtant, il semble que la nature abiotique peine à trouver sa place dans les recherches menées par les géographes français sur la nature. L'objectif de cette contribution est d'établir un positionnement qui revient sur les fondements conceptuels et les méthodes qui caractérisent les recherches menées sur la nature non-vivante. Cette réflexion aborde trois axes qui visent à interroger la nature abiotique en tant qu'objet géographique : 1) la (dé)connexion vivant/non-vivant, 2) la dichotomie nature/culture et 3) les relations géographie/géosciences. Malgré des problématiques associées à la reconnaissance de la géodiversité comme objet de « nature » et comme relevant d'un regard géographique, la vivacité et l'originalité des recherches sur la nature abiotique montrent que celle-ci n'est pas une nature ignorée.