Objet d’étude de diverses disciplines scientifiques, la notion de corruption opère aujourd’hui un dépassement significatif des cloisonnements académiques. La présente contribution met en évidence l’enjeu épistémologique qu’implique le passage de l’approche normative de la corruption à l’approche compréhensive fondée sur les représentations des acteurs. Un accent particulier est mis sur le continent africain devenu depuis la seconde moitié du XX e siècle un laboratoire grandeur nature des études sur la corruption. Malgré les différences que présentent ces approches telles que présentées dans la deuxième partie, et avant de proposer en conclusion une manière de les articuler à travers la théorie du pluralisme normatif, la première partie de cette contribution revient sur ce qu’il convient de considérer comme le noyau dur de la notion de corruption, caractéristique des pratiques de corruption peu importe l’approche disciplinaire abordée.