Le rapport publié début 2022 par le Groupe d’experts indépendants de l’UNESCO sur les universités et l’Agenda 2030 alerte sur la nécessité d’une transformation profonde du secteur de l’enseignement supérieur au service de la durabilité mondiale. De son côté, le second volet du sixième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), dévoilé le 28 février, révèle l’ampleur d’une menace qui s’est significativement aggravée. En réponse au constat dressé et aux recommandations émises, une Alliance des universités d’Asie du Sud-Est, des pays du Mékong, s’engage autour d’une stratégie d’ouverture vers le monde extra-académique, pour des actions fondées sur la connaissance et des solutions pour et avec toutes les parties prenantes.Dans cette région, les interactions entre les inégalités, les dégradations de l’environnement et les incertitudes quant aux perspectives de croissance future exigent une refonte des stratégies de développement. Pour ce faire, il est de la responsabilité des institutions d’enseignement supérieur et de recherche de contribuer à constituer la prochaine génération de décideurs politiques pour la transition juste ainsi qu’un réseau d’experts en science de la durabilité. C’est au prisme d’un changement de paradigme pour une transition juste que la connaissance pourra innerver les débats sur les politiques publiques à mettre en œuvre.La méthode opératoire proposée par les auteurs dans cet article repose sur quatre leviers complémentaires – la production d’une masse critique de connaissances, la communication, la diffusion scientifique connectée aux sociétés locales et une intensification du renforcement des capacités – au service de la transition juste et des inégalités au Cambodge, Laos, Myanmar, Thaïlande et Vietnam.