La maladie cancéreuse et ses traitements sont en mesure de perturber de façon importante la vie sexuelle des patientes et leur qualité de vie (QDV). Nous avons réalisé une recherche qui visait, d'une part, à évaluer l'acceptation d'un questionnaire sur la sexualité chez des patientes et, d'autre part, à étudier les liens potentiels entre fonction sexuelle, QDV, image corporelle, souffrance psychique et relation avec le partenaire. Sur les 106 patientes sollicitées, 69 (65,1 %) ont accepté en première instance de participer à l'étude. Toutefois, seules 33 (31,1 % de l'échantillon global) ont répondu effectivement au questionnaire. Les nonparticipantes se distinguent principalement par leur âge plus élevé, le fait qu'elles soient plus fréquemment méno-pausées et inactives sur un plan professionnel. Les raisons les plus fréquemment évoquées pour refuser de remplir le questionnaire diffèrent selon que les patientes le refusent spontanément (absence de partenaire sexuel) et après lecture (trop intime). Une matrice de corrélation a mis en évidence des liens entre dimensions de la sexualité, âge, image corporelle, relation entretenue avec le partenaire sexuel et QDV. Les résultats mettent en évidence l'intérêt de questionner le lien entre sexualité et vécu biopsychosocial de la maladie. Toutefois, le questionnement de « l'intime » au sein des soins oncologiques semble se heurter aux limites que peuvent poser les patientes. Pour citer cette revue : PsychoOncol. 5 (2011).
Mots clés Sexualité · Femmes · Qualité de vie · Image corporelleAbstract The cancerous disease and its treatments are able to perturb in a important way the sexual life of the patients and their quality of life. We realized a research which aimed, on one hand, at estimating the acceptance of a questionnaire about sexuality on female patients and, on the other hand, at studying the potential links between sexual function, quality of life, body image, psychic suffering and relation with the partner. On 106 sought female patients, 69 (65.1%) agreed at first instance to participate in the study. However, only 33 (31.1% of the global sample) answered effectively the questionnaire. The non-participants distinguish themselves mainly by their higher age, the fact that they are more frequently menopausal and inactivate on a professional level. The reasons most frequently evoked to refuse to fill the questionnaire differ as the patients refuse it spontaneously (absence of sexual partner) or after reading (too intimate). A matrix of correlation puts in evidence the links between dimensions of the sexuality, age, body image, relation maintained with the sexual partner and the quality of life. The results bring to light the interest to question the link between sexuality and biopsychosocial experience of the disease. However, the questioning of "the intimate" within the cancer care seems to collide with the limits that the patients can pose. To cite this journal: Psycho-Oncol. 5 (2011).