Le Moyen Âge et la Renaissance ont produit un ensemble de signes, d’inscriptions et de graffiti qui fait sens dans une société de l’image. Un tel langage iconographique a donné lieu à des usages multiples du mur, révélant une pratique graffitologique qui semble normale, diversifiée, souvent dévotionnelle, mais largement méconnue. Cette tradition graphique, quasiment absente des sources écrites habituelles, reste à documenter en s’appuyant notamment sur le corpus conservé à la forteresse de Loches en Indre-et-Loire. En dépit des difficultés d’identification, d’attribution et de datation, il s’agit de montrer que le graffiti fournit une authentique voie/x aux sociétés anciennes, renvoyant à des perceptions, des croyances et des pratiques passées à éclaircir et à contextualiser au sein d’une véritable archéologie de la trace. À la fois patrimoine matériel (production graphique), patrimoine culturel (témoignage historique) et patrimoine immatériel (geste), le graffiti constitue une archive lapidaire digne d’intérêt faisant désormais l’objet d’une nouvelle science en construction : la graffitologie.