L’utilisation de la biomasse des résidus de cultures présents sur les exploitations agricoles après les récoltes est importante pour alimenter les animaux durant la saison sèche. La présente étude vise d’une part à estimer la biomasse des résidus au champ, et d’autre part à analyser la capacité de charge qui en résulte dans l’Ouémé Supérieur au Bénin. Des enquêtes ont été réalisées auprès d’agriculteurs et d’éleveurs, ainsi que des mesures de biomasses de résidus. Trois cents éleveurs ont été interrogés sur l’importance, la durée d’utilisation et les modes d’accès aux résidus. Puis, 350 placettes de 5 × 5 m ont été installées dans une sélection de champs, dont 175 en 2020 et 175 en 2021. Les résultats montrent que les quantités de résidus disponibles à l’hectare varient selon les cultures et les années. En 2020, les quantités mesurées sont les suivantes : 5,3 t de Matière Sèche/ha pour le maïs ; 6,7 t MS/ha pour le sorgho ; 3,4 t MS/ha pour le riz ; 2,3 t MS/ha pour le niébé ; 2,0 t MS/ha pour le soja ; 1,0 t MS/ha pour l’arachide ; 1,0 t MS/ha pour le voandzou. En 2021 : 4,4 t MS/ha pour le maïs ; 5,3 t MS/ha pour le sorgho ; 3,2 t MS/ha pour le riz ; 2,1 t MS/ha pour le niébé ; 2,0 t MS/ha pour le soja ; 1,1 t MS/ha pour l’arachide ; 1,1 t MS/ha pour le voandzou. Le bilan entre la capacité de charge calculée à partir des résidus et la charge animale réelle est négatif sur les deux années d’étude. Les résidus ont couvert potentiellement 77 % (2020) et 66 % (2021) des besoins alimentaires du bétail entre décembre et février. La prise en compte de ces résultats dans l’élaboration des politiques agricoles et pastorales contribuerait à mieux gérer l’ensemble des ressources fourragères disponibles pour le bétail.