Le diagnostic préimplantatoire (DPI) compte de nombreuses applications pour entreprendre une thérapie et pour augmenter le potentiel humain. Dans un article précé-dent, j'ai présenté des arguments en faveur de tous les types de DPI, qu'il s'agisse de traitements médicaux ou d'interventions pour augmenter le potentiel humain. Ces arguments étaient fondés sur l'absence de distinction morale entre la thérapie génique et l'amélioration génétique. Par conséquent, si on ne peut établir de distinction entre la thérapeutique et l'amélioration génétique sur le plan moral, on ne pourra définir le caractère moral des applications du DPI qu'en fonction de leur processus et non de leur finalité. Bien que cet argument semble logiquement vrai, on croit qu'il est possible et nécessaire de faire une nette distinction, sur un plan pratique, entre ce qui est moralement admissible et ce qui ne l'est pas, dans le cadre des applications du DPI à des fins d'amélioration génétique. Afin de bien faire cette distinction, cet article passe de l'analyse de la substance morale du DPI en tant que technologie à l'étude des agents moralement concernés employant le DPI. En tant qu'êtres humains, nous sommes probablement à la fois responsables et peu fiables sur le plan moral en tant que consommateurs du DPI : ce qui constitue la base de la délimitation de pratiques acceptables en matière du DPI.
Mots-clés :Bioéthique, fécondation in vitro, diagnostic préimplantatoire, amélioration génétique, bio libéralisme
Abstract:Pre-Implantation genetic diagnosis (PGD) has many therapeutic and enhancement applications. In a previous work, I presented arguments in favour of all types of PGD, whether for medical therapies or human enhancement. These arguments were based on the absence of moral distinctions between genetic therapy and genetic enhancement. The implication of these arguments is that, if one cannot distinguish between therapy and enhancement on moral grounds, then all PGD applications must be either moral or immoral. Although logically speaking this argument may be true, in practice I believe that it is possible and necessary to draw a line between what is morally permissible and what is not with respect to applications of PGD for genetic enhancement. In order to draw this line, I move away from analyzing the moral substance of PGD as a technology and focus instead on the moral agents that will employ PGD. As humans, I believe we are both morally accountable and morally unreliable as agents for the use of PGD, and this feature forms the basis of the delineation of acceptable PGD practices.