Chercheur au laboratoire PASSAGES (UMR5319), rattaché à E2S UPPA (Energy and Environment Solutions de l'Université de Pau et des Pays de l'Adour), et chercheur associé au Centre Émile Durkheim (UMR5116), Sébastien Chailleux a soutenu sa thèse en 2015 sur les cadrages et les débordements de la controverse sur les hydrocarbures non conventionnels en France et au Québec. Ses publications portent sur le rôle de la production de connaissance dans les controverses sociotechniques (dans Revue internationale de politique comparée et Critical Policy Studies), sur le changement de l'action publique (dans Vertigo), ainsi que sur le débat public et la transition énergétique (dans The Extractive Industries and Society et dans plusieurs chapitres d'ouvrages collectifs). Résumé L'article considère les rapports officiels comme des instruments d'action publique déterminant certaines représentations d'un problème public. En comparant la production de rapports en France et au Québec sur le gaz de schiste, il y est démontré que le processus rédactionnel est d'abord contraint par des choix initiaux en termes de mandat et d'organisation, puis que les pratiques consultatives et référentielles des commissions contribuent à définir les significations de la controverse. Ces rapports diffusent ensuite certaines représentations du problème public qui suivent des trajectoires variées en fonction des acteurs susceptibles de porter ces arguments dans le débat public. Le rapport est un instrument de l'action publique grâce à sa capacité à légitimer certaines significations, mais il possède aussi des effets non maîtrisés, telle sa réutilisation hors du cadre du mandat.