On sait que la réactivité d'un corps solide se manifeste presque toujours par l'intermédiaire de sa surface. La connaissance de celle‐ci constitue done le point fondamental de ce problème. Or, il est bien connu que la structure superficielle d'un solide est nettement différente de sa structure interne, cette différence pouvant d'ailleurs être accentuée par des traitements appropriés. Malheureusement, la connaissance structurale d'un réseau cristallin superficiel sur une épaisseur de quelques dizaines d'Ångström, voire de quelques Ångström, offre de grosses difficultés.
Tout ce qui peut nous apporter des connaissances nouvelles sur le comportement de cette couche superficielle est donc hautement désirable.
Partant de ce point de vue, nous avons abordé systématiquement l'étude de l'influence des gaz adsorbés sur les réactions dans l'état solide d'abord, puis d'une manière plus générale, les problèmes liés à la stabilité du réseau cristallin superficiel, en présence d'une atmosphère gazeuse, dans le cas où l'interaction avec la surface solide se manifeste uniquement sous la forme d'une adsorption physique.
Cette étude nous a permis de dégager une loi déduite de l'expérience, loi qui exprime, d'une manière approchée, les variations de stabilité du réseau cristallin superficiel du solide en fonction de la température de liquéfaction des gaz adsorbés, loi qui se rattache de toute évidence à l'influence des gaz sur l'énergie superficielle du solide; elle met ainsi en évidence la necessité de tenir compte de l'atmosphère gazeuse au cours des modifications que peut subir le réseau cristallin superficiel.