Normoxie expérimentale en culture = hyperoxie physiologiqueActuellement, les cultures cellulaires effectuées dans des incubateurs « classiques » sous 5 % de CO 2 se font sous la pression atmosphérique d'O 2 , qui est d'environ 160 mm Hg (≈21 % O 2 ). Cette pO 2 dite « atmosphérique » est toutefois légèrement inférieure dans les incubateurs de culture cellulaire dont l'atmosphère présente une hygrométrie élevée et contient 5 % de CO 2 . Or in vivo, la pression partielle en oxygène dans les tissus n'atteint jamais une telle valeur. Ainsi, la pO 2 du sang artériel est de 95 ± 5 mmHg, celle du sang veineux est d'environ 40 mmHg, et cette pression varie entre 6 et 34 mmHg (1-5 % O 2 ) au niveau de la plupart des tissus [1,2]. Le mode de culture in vitro des cellules issues de tissus humains impose donc de ce fait une « hyperoxie » artificielle aux conséquences très imparfaitement contrô-lées. Ce problème posé par la pO 2 des cultures cellulaires est probablement encore plus crucial dans le cas spécifique des cellules tumorales dont on sait qu'elles sont confrontées in vivo à des conditions hypoxiques, du fait d'une masse tumorale exagérée et d'une vascularisation souvent insuffisante en dépit du phénomène d'angiogenèse. Ainsi, la « normoxie » expérimentale des cultures de cellules tumorales, qui correspond aux conditions de culture cellulaire classiques définies il y a près d'un siècle à une époque où les pressions partielles en O 2 des tissus commençaient juste à être étudiées, est en fait une condition d'hyperoxie. En d'autres termes, la « normoxie » expérimentale ou « culturelle » de nos milieux de culture correspond à une « hyperoxie » physiologique. Le manque de vigilance fréquent vis-à-vis de ce phénomène vient probablement du fait que les cellules normales ou tumorales survivent et sont capables de croître même sous la pression atmosphé-rique de 21 % de O 2 (pO 2 ≈160 mmHg). Néanmoins, ces conditions « hyperoxiques » ne sont pas dépourvues de conséquences et altèrent très probablement de manière négative la physiologie cellulaire. Pour preuve l'observation faite dès 1972 mentionnant que la diminution de