Cet article interroge les spécificités féminines de construction de la carrière au sein du monde de l’art contemporain globalisé à partir de l’étude des migrations intra-européennes des artistes et des intermédiaires espagnol·es. La combinaison des incertitudes liées à la carrière artistique et à la migration internationale révèle la récurrence de comportements « scolaires » parmi les femmes au sein de la population étudiée. Le recours aux dispositifs institutionnels de soutien à la création et à la mobilité internationale, ainsi que l’accumulation de certifications professionnelles facilitent l’entrée dans la carrière et permettent d’aspirer à l’internationalisation, mais peuvent s’avérer contreproductifs sur le long terme. L’article montre comment l’ethos professionnel scolaire répandu parmi ces femmes risque de les enfermer dans des stéréotypes genrés et les pousser vers des positions dominées au sein du monde de l’art contemporain ou vers la bifurcation professionnelle.