Bien que l'insulinome soit rare, il s'agit de l'une des tumeurs neuroendocrines pancréatiques sécrétantes les plus fréquentes [1]. Il représente la principale cause d'hypoglycémie hyperinsulinémique endogène chez les patientes et patients non diabétiques et son incidence est de 1-4 cas par million de personnes par an, avec un pic entre 40 et 50 ans [2]. Le lien entre une hyperinsulinémie et une tumeur fonctionnelle des cellules des îlots pancréatiques a déjà été établi en 1927 par William J. Mayo, célèbre chirurgien américain et fondateur de la Mayo Clinic, aujourd'hui mondialement connue [3]. Jusqu'à 10% des cas sont associés à une néoplasie endocrinienne multiple de type 1 (NEM1), en particulier chez les patientes et patients jeunes.Le diagnostic de l'insulinome repose classiquement sur la triade de Whipple. Celle-ci associe une glycémie <3 mmol/l documentée, des symptômes de neuroglycopénie et une régression immédiate des manifestations cliniques après l'administration de glucose [4]. Cependant, le tableau clinique, en particulier celui de la neuroglycopénie, peut être variable. Il peut aller de la confusion, des troubles de la concentration et des paresthésies jusqu'aux troubles du comportement et aux convulsions [5]. Pour cette raison, la confirmation du diagnostic d'insulinome nécessite, outre la triade de Whipple, la réalisation d'un test de tolé-rance au glucose oral (TTGO) et d'une épreuve de jeûne de 72 heures [6].Nous présentons ci-après le cas d'un jeune patient, afin de souligner la nécessité et l'utilité d'un bilan diagnostique minutieux.