Les années 1990 marquent un tournant important dans le discours de l’État mexicain sur la nation et font place à un nouveau discours multiculturel. Dans ce contexte ont lieu des négociations importantes entre le mouvement autochtone et l’État pour définir les termes de la reconnaissance à travers les demandes d’autonomie. Des positions divergentes émergent quant à l’implication de la reconnaissance des droits collectifs sur les droits humains et, en particulier, vis-à-vis des droits des femmes. Si les positions de l’État et du mouvement autochtone ont reçu une attention considérable, la perspective des femmes autochtones a reçu, quant à elle, bien peu d’attention. Cherchant à appuyer cet effort récent, nous proposons de considérer les perspectives construites depuis le mouvement des femmes autochtones au Mexique comme une alternative au débat opposant droits individuels et droits collectifs et contribuer aux réflexions théoriques sur la question des minorités internes.