Éditorial> Il y a 200 ans, le 12 juillet 1813, à Saint-Julien en Beaujolais, naissait Claude Bernard. Dans les travaux qu'il résuma en 1865 dans « Introduction à l'étude de la médecine expérimentale » [1], celui-ci relate comment il s'est intéressé à l'absorption du sucre, à la nature du suc pancréatique, à la régulation du taux de glucose sanguin et à son élimination rénale. Sur la base de ses travaux expérimentaux, Claude Bernard conclut que « ce n'est qu'en passant dans le milieu intérieur que les influences du milieu extérieur peuvent nous atteindre ». Le diabète, considéré comme une priorité par l'OMS (Organisation mondiale de la santé) [2], est une illustration de cette conclusion. Seule la moitié des diabétiques est diagnostiquée et de nombreux patients traités sont mal contrôlés et développent des complications. La prise en charge des malades, quelle que soit la stratégie thérapeutique envisagée, doit être améliorée et adaptée du mieux possible aux caractéristiques des patients. Face à l'épidémie croissante de diabète de type 2, revenir à la physiologie telle qu'enseignée par Claude Bernard devrait permettre de mieux comprendre la maladie et, ainsi, ouvrir de nouvelles voies de recherche visant à mieux traiter les malades.
Le traitement du diabète de type 2 aujourd'hui : des recommandations de traitement réviséesLe diabète de type 2 est une maladie métabolique caractérisée par une hyperglycémie chronique, résultant d'une altération de la masse et de la fonction sécrétoire des cellules pancréatiques, d'un défaut multi-hormonal (insuline, glucagon, GLP-1…) et d'une résistance à l'insuline au niveau de ses tissus cibles (foie, tissu adipeux et muscles). Dans un article commun, des experts de l'ADA (American diabetes association) et de l'EASD (European association for the study of diabetes) ont proposé de nouvelles recommandations de traitement [3]. Dans ces recommandations, qui sont le fruit d'une méta-analyse reposant sur 140 essais cliniques et 26 études observationnelles, l'état général du patient est considéré avec une approche holiste de la maladie. Si l'objectif principal des stratégies thérapeutiques envisagées est d'obtenir un niveau d'hémoglobine glyquée (HbA1c) 1 1 L'HbA1c représente la fraction érythrocytaire d'hémoglobine liée au glucose. Compte tenu de la durée de vie moyenne des globules rouges, la mesure de l'HbA1c, exprimée en pourcentage par rapport à l'hémoglobine totale, permet d'apprécier l'équilibre glycémique des deux à trois mois précédant le prélèvement sanguin. inférieur à 7 %, il faudrait atteindre une HbA1c de 6,0 à 6,5 % chez le patient jeune n'ayant pas ou peu de pathologies associées. En revanche, cet objectif doit être personnalisé en fonction du contexte clinique et une valeur d'HbA1c de 7,5 à 8,0 % est tolérée chez les patients âgés présentant plusieurs co-morbidités, ou des risques d'hypoglycémies sévères. La première approche de tout traitement du diabète consiste en l'adoption par tous les patients d'un régime alimentaire sain, d'un style de vie équilibré et d'une activ...