L'objet principal de ce texte est de rassembler les témoignages écrits, épars dans la littérature et les rapports, sur les ressources, les lieux de production et le commerce du sel et du fer dans la région des Grands Lacs jusqu'à la colonisation. Le grand nombre de communautés, leur dispersion sur le territoire, les interrelations ainsi que les différents modes de circulation (troc, échanges locaux, réseaux commerciaux régionaux et interrégionaux, commerce de longue distance) permettent de mesurer l'ancienneté et l'importance économique, sociale et politique de ces deux biens dans la région. La mise en évidence des formes et des circuits d'échanges peut fournir une explication à la diffusion et à l'adoption des plantes américaines -qui se sont faites selon des rythmes différents -, à mettre en relation aussi bien avec les contextes écologiques et politiques qu'avec la « réaction » d'ouverture ou de fermeture des sociétés. En effet, les mécanismes d'adoption semblent variables au vu de l'information disponible. Adoptées par nécessité (famine), destinées aux seuls détenteurs du pouvoir (cadeau de prestige), introduites par influence extérieure (Swahilis, Arabes), les situations ou les cas sont multiples.1. Les relations entre les différents groupes évoquées dans ce texte ne reflètent pas l'ensemble des relations sociales ou politiques. Il s'agit plutôt d'un « panorama économique » au sens large. 4. Les marchands arabes l'ont utilisé pour faciliter leur pénétration à l'intérieur, par exemple chez les Kikuyu ou chez Kamba du Kenya.